Grande source d’inspiration pour mener nos recherches et notre existence, le Cinéma continue de produire chaque semaine son portail culturel. Retour sur les meilleurs films de l’année, à découvrir ou à revoir.
10. La Vie rêvée de Walter Mitty – Ben Stiller
Sortit le 1er janvier de cette année, le nouveau film de Ben Stiller est une superbe aventure aux côtés d’un reporter photos. L’histoire regorge de bonnes idées et de scènes drôles, et nous laisse une énergie infinie. Derrière les apparences décomplexées, les scènes cocasses, le film instaure en son spectateur un regard profond sur lui-même, sur l’état de sa vie et de ses rêves. Idéal pour commencer une année, il posera les mêmes questions aujourd’hui : où en sommes-nous ? Qu’attendons nous ?
9. La grande Aventure Lego – Phil Lord & Christopher Miller
La surprise du début d’année ! La Grande Aventure Lego est un film d’animation complètement déjanté autour de nos jouets d’enfance. On se marre tout le long de l’aventure, qui par une série de gags bien calculée ne lasse jamais. L’énergie qui s’en dégage est unique, et même s’il s’agit d’un film publicité, il guérit de tout cafard.
8. Le vent se lève – Hayao Miyazaki
Le maître Japonais quitte le cinéma en tissant une dernière histoire : celle d’un homme qui résiste pour vivre. Une beauté arrive à éclore des événement qui se lèvent contre les hommes, et une harmonie s’instaure entre ciel et terre. Les ailes pour voler sont en nous, l’espoir reste le pilier du monde
7. Real – Kiyoshi Kurosawa
Une entrée glaciale dans l’esprit d’une illustratrice, une aventure dans le coma et l’inconscience. Le film nous conduit d’abord devant nos propres peurs puis questionne notre vie. Une phrase magnifique viendra nous intérroger sur notre existence pré-natale « J’ai le sentiment, que nous nous aimons depuis toujours ». Le mystère de l’être humain soulevé au grand jour, sans réponse mais baigné de lumière.
6. 12 years a Slave – Steve McQueen II
Après Hunger et Shame, le brillant cinéase Steve Mc Queen livre un lourd film sur l’esclavage. Suivant une histoire réellement vécue, il retrace l’existence de Solomo Northup, passé du jour au lendemain d’homme libre à celui d’esclave. Les scènes où l’homme court, tente de s’enfuir, mais échoue enfermé dans la plantation, rongent l’espoir que chaque spectateur garde en lui. Le mal dévore les hommes et Solomon survit avec une lutte et une patience hors du commun. Un plongeon brisant dans l’Histoire.
5. Maps to The Stars – David Cronenberg
David Cronenberg revient avec encore plus de folie et nous entraîne dans un Hollywood en flammes. Derrière le succès et le célébrité des personnages se cachent les plus grandes déchirures. Le cinéaste mène un récit captivant du début à la fin, et parvient à nous repousser et nous attirer envers les attitudes humaines les plus étranges. La question de la liberté devient centrale et dresse le film au rang d’un poème crépusculaire. Le cinéaste ose, mesure, développe, et laisse ses acteurs découvrir toujours plus loin leurs personnages psychotiques et cinglés.
4. Winter Sleep – Nuri Bilge Ceylan
Monumental dans ses dialogues, angoissant dans ses paysages, le film qui a reçu la dernière Palme d’Or porte en lui tout ce qui nous déstabilise dans la nature humaine. De longs plans séquences dévoilent la complexité mentale de chaque personnage, auxquels nous pouvons facilement nous reconnaître. Winter Sleep est une expérience sur nous et rentre dans les sujets les plus sensibles. Tout le monde a raison et tort à la fois, personne n’est serein en lui-même. Le réalisateur instaure le long froid d’hiver dans son récit, le Monde semble destiné à geler et à mourir sans explications.
La question pertinente qu’il soulève, au sujet du « mal auquel il ne faut pas s’opposer », enrichit de manière philosophique le film, qui devient passionnant. Nos affects sont également décapités sur place avec l’image de l’argent qui brûle : l’émotion de notre visage nous traduit tel que nous sommes, humains face à l’argent, odieux envers autrui.
Mais Winter Sleep est parfois tellement drôle que vous avez envie de rire : les hommes sont condamnés à s’engueuler, à vouloir que les autres vivent sous leur propre complexion. À voir sans attendre, car même si certains s’impatienteront sur leur siège, il y a beaucoup à apprendre de nos vices et orgueils.
3. Gone Girl – David Fincher
Le réalisateur du sublime Millenium revient avec un nouveau Thriller. Avec toujours plus d’originalité, il crée une œuvre inédite qui ne se repose sur aucun laurier. Les structures de la société et le mariage entourent l’intrigue et conditionnent le malheur des hommes. La noirceur générale de l’histoire, l’hypocrisie des classes sociales supérieures, le tyrannie de la photo et du numérique, sont autant de thèmes que le cinéaste parvient à nous présenter sur un plateau. Son art n’a pas beaucoup changé depuis Fight Club : une idée dans chaque plan. Nous sommes laissés libres devant tous les évènements de l’histoire : c’est notre monde qui nous est présenté, si quelqu’un doit l’analyser et le regarder, c’est bien nous.
2. Interstellar – Christopher Nolan
Interstellar nous prévient de l’avenir avec une humanité sur le point de disparaître. Les plans, les musiques et les mouvements de caméra façonnent une ambiance de destruction. Les hommes ne sont pas seulement en ruine matériellement, c’est leur nature même qui est en train de se détruire. Le nouveau film de Christopher Nolan va contre les attentes : au lieu de construire un émerveillement devant l’espace, il nous l’offre de la façon la plus réaliste possible, sans illusion. Ainsi le film nous capture dans son filet et nous éjecte dans l’espace et donc dans nous-même. Aucune raison de se sentir à l’aise ou reposé après un tel film, vous aurez plus envie de crier. Le cinéaste frappe fort et tape là où l’homme est le plus vulnérable : dans son désir de tout comprendre, qui se solde toujours en échec.
1. Le conte de la Princesse Kaguya – Isao Takahata
Je vous met au défi de trouver une plus belle histoire, une plus belle peinture, que le Conte de la princesse Kaguya. Oeuvre ultime de Isao Takahata (le Tombeau des Lucioles), le film d’animation nous transporte avec son aquarelle dans la beauté de la nature Japonaise. Le début du film nous émerveille avec un groupe d’enfants qui marchent dans la forêt et chantent leur amour de la vie. L’histoire devient ensuite de plus en plus sombre et mouvementée, et viens chercher en profondeur ce qui rend un être humain heureux. Takahata cherche la sagesse, là trouve et là partage. Le poème du générique est bien plus fort que vous. Nous sommes ramenés à l’essentiel, dépossédés de nos acquis, nu devant le monde.
Et vous, quels sont les films que vous avez préféré en 2014 ?
J’avoue que The Lego Movie m’a bien fait marré, et en grand fan de Miyazaki j’ai adoré Le vent se lève.
Mais j’avoue que Mitty m’a vraiment plu, tant sur le plan des images que du scénario (aussi simple soit-il), mais surtout la bande son, et pas seulement la musique mais aussi les effets sonores tout au long du film.
J’ai pas vu Interstellar encore, mais je sens que je vais remédier à ça!
J’aurais bien mis dans mon top 5 le 3° volet du Hobbit, mais je l’ai trouvé assez décevant (alors que je suis loin d’être un puriste!)
Bonjour morbäck,
content de lire ton avis sur ces films.
J’ai vu le Hobbit deux jours après ce classement, on me l’avait un peu déconseillé. J’en attendais plus grand chose du coup, mais j’ai été vraiment surpris dans l’ensemble, je trouve que ça reste du cinéma très travaillé, notamment sur les scènes de fin très fortes émotionnellement (avec les couleurs du ciel à la fin de la bataille, l’arrivée de bilbon dans sa maison, et le jeu d’acteur de Martin Freeman). Par contre je reconnais aussi que sur certaines scènes de bataille, on a quand même des arguments pour être déçu :) C’est clair que c’est moins dense que le sda.
Bonne fin d’année !
J’apprends ici la sortie du dernier Kurosawa ! J’ignorais qu’il avait sorti un film et comme j’avais fait de Tokyo sonata un de mes films préférés l’année de sa sortie, je suis curieux de voir celui-ci d’autant qu’il apparaît dans ton top !
Sinon je te rejoins sur 3 films mais n’ai pas vu les autres ! Bien à toi.
Bonjour Benjamin,
merci pour ton commentaire !
Je te conseille pleinement le conte de la princesse kaguya, le film est renversant et juste du début à la fin. Il évoque avec splendeur la fragilité du monde et en même temps son immense énergie.
Heureux de découvrir ton blog (je suis toujours aussi fan des blogs cinémas), je ne manquerai pas de faire quelques visites.
Je connais le Takahata, c’est bien du Kurosawa dont je parlais ! ;)
Ah oui, je me suis trompé ! J’avais pris connaissance des oeuvres de Kurosawa, mais je n’en ait encore jamais vu en dehors de Real. Je crois qu’il faudra que je je plonge dans ses films :) Real avait eu une petite communication, et peu de salles à sa sortie je crois.